On sait maintenant que l’arrivée du Web a complètement changé la donne en ce qui concerne l’exploitation des jeunes à des fins sexuelles, alors que pédophiles et autres amateurs de pornographie juvénile profitent désormais de la toile pour consommer, distribuer, échanger du matériel. Ils profitent également de ces réseaux virtuels pour «socialiser» avec d’autres qui partagent leur intérêt, ce qui permet d’intégrer pour la première fois ce type de crime à ceux associés à la co-délinquance. De nouveaux outils de collecte de données doivent être mis en place afin d’exploiter à la fois le caractère virtuel du contenu et des interactions entre participants, mais également le fait ces interactions s’effectuent dans le cadre de réseaux et communautés virtuelles aux contours incertains. Dans cet article, je mettrai l’emphase sur nos recherches récentes mettant à profit des robots d’indexation (web-crawlers) qui permettent de cartographier les réseaux, d’en analyser leur contenu, d’en extraire les acteurs principaux et de suivre leur trajectoire en ligne, et d’en identifier les vulnérabilités. J’exposerai en outre ce que l’on a appris sur la structure sociale des communautés virtuelles spécialisées dans la pornographie juvénile et sur les opportunités d’intervenir pour en déstabiliser les réseaux.
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